Outre les nouveautés enregistrées en matière de réalisations, de restructuration et d’hébergement, la numérisation des prestations est perçue comme une valeur ajoutée, voire un atout professionnel.
Rentrée de la formation professionnelle 2022-2023, c’est parti ! Afin de s’enquérir de son bon déroulement, la Cheffe du gouvernement, Najla Bouden, s’est rendue, hier matin, au Centre sectoriel de formation en maintenance industrielle de Nabeul, un des 136 centres dont dispose l’Agence tunisienne de la formation professionnelle (Atfp). Principal acteur du secteur, à bien des égards, elle est aussi sa locomotive à l’échelle nationale, couvrant plus de 93% du dispositif public. Au fil des ans, elle se décide à faire peau neuve, changer d’outils et de stratégie, dans la perspective de mieux gérer son dossier et dûment servir ses clients et stagiaires. Ses relations de partenariat s’étendent aux privés, avec en toile de fond l’amélioration de l’employabilité de ses diplômés. Toutefois, le marché du travail a du mal à répondre à ses besoins.
BTP et CAP, la part du lion !
Hier, toutes les structures de la formation que compte le pays devaient accueillir leurs disciples. Celles de l’Atfp avaient tout fait pour réussir leur rentrée.
Ainsi, pour la session de septembre, environ 21.000 postes de formation sont, déjà, fournis, avec 390 offres supplémentaires et d’une capacité d’hébergement jusqu’à 480 lits. Cela est dû essentiellement à l’entrée en exploitation progressive des projets d’infrastructure, mais aussi à la création de nouveaux foyers et centres de formation.
Chaque année, on enregistre autant de places dédiées aux jeunes postulants aux différents niveaux dont le BTP (brevet de technicien professionnel et le CAP (certificat d’aptitude professionnelle) qui se taillent le plus souvent la part du lion. Cette fois-ci, on leur a réservé respectivement 8.299 et 7.869 places de formation, soit plus des trois-quarts de ce qui est disponible. Ces nouvelles opportunités qui s’ouvrent devant eux s’expliquent, tout bonnement, par l’équation de l’offre et de la demande. Ainsi, les BTP et CAP sont deux niveaux jugés trop sollicités. BTS (brevet de technicien supérieur) et CC (certificat de compétence) se partagent le reste des places.
A l’ère de la digitalisation
A cela s’ajoute une panoplie de 400 spécialités liées à 12 secteurs d’activités, dont certaines sont déjà modifiées ou réactualisées, en l’occurrence un nouveau CAP en impression. D’autres sont quasiment remplacées, telles que le BTP en télé-contrôle pour devenir systèmes de sécurité. Il n’en reste pas moins que le cursus de formation semble, lui aussi, développé. En formation initiale et celle dispensée avec l’entreprise, le stagiaire aurait, certes, plus de chance d’insertion professionnelle.
D’autant plus que la formation des formateurs puise dans une approche pédagogique évolutive. Cenaffif et Cnfcpp respectivement spécialisés en formation des formateurs et formation continue, en assurent l’encadrement et le suivi. Cela dit, ce secteur, bien qu’il bute sur certaines difficultés, a toujours été qualifié de porteur. Son taux d’intégration dans le marché du travail est estimé de 60 à 70%. Soit, une chance d’emploi favorisée au cours des trois premières années post-formation. Tout compte fait, il faut dire que l’actuelle rentrée est placée sous le signe de la rénovation et la digitalisation. Outre les nouveautés enregistrées en matière de réalisations, de restructuration et d’hébergement, la numérisation des prestations est perçue comme une valeur ajoutée. Voire un atout professionnel, étant donné que tout va dans l’intérêt des diplômés.
En effet, l’Atfp a déjà procédé à l’instauration de nouveaux modèles de diplômes portant sa signature électronique, à l’octroi des nouvelles cartes intelligentes prépayées «carte takwin plus» et «carte apprenant» garantissant aux stagiaires le droit d’accès aux services des centres de formation dont ceux liés à la restauration, l’hébergement et aux diverses activités culturelles et sportives. De même, son site web www.atfp.tn a été bel et bien rénové.
C’est sur lequel l’Atfp mise beaucoup. Surtout que la prochaine session, prévue en février 2023, tablera sur 14.000 postes de formation.